Biographie succincte.
Fernand Rousselot est né à Lunéville en 1879. Ses parents qui tenaient un restaurant l’ont confié à sa grand-mère d’Arracourt jusqu’à l’âge de l’école. Elle ne parlait que le patois : plongé dans ce bain linguistique, l’enfant a acquis une solide connaissance du dialecte régional. A vingt ans, étudiant en Lettres à l’université de Nancy, il crée une revue, le Croissant d’or, qu’il présente comme un « essai de décentralisation littéraire ». On y trouve la signature d’Emile Badel, René d’Avril, … Il fera carrière dans le journalisme, d’abord à Paris où il fréquente les milieux artistiques, puis dans l’Aisne.
La première guerre mondiale – on le sait – entraîne des ruptures profondes et douloureuses au plus intime des vies, comme elle bouscule la société tout entière. Démobilisé, Rousselot rompt avec les mondanités des salons parisiens et vient s’installer définitivement à Lunéville, où lui est confiée l’agence locale de l’Est Républicain. A partir de 1924 débute sa période régionaliste, période féconde qui verra la parution de huit ouvrages, où il décrit avec humour et un brin de nostalgie le caractère des Lorrains.
Dans ses premiers ouvrages régionalistes, il insère quelques textes de chansons ou de poèmes patois que le Couarail a interprétés et qui sont réunis dans le CD « Couarails de paix et de guerre : hommage à Fernand Rousselot ».
Dans Couarails de paix et de guerre, son premier livre paru en 1924, un texte exprime bien, me semble-t-il, la rupture née de la Grande Guerre : c’est l’épisode du « gendarme en blouse ». Le retour à la paix est salué de façon poétique dans la Chanson des joyeux Trimaizas (dernier couplet):
Depeu qu’on auye pu lo canon Depuis qu’on n’entend plus le canon
C’ast lè fête d’lè résurrection C’est la fête de la résurrection
C’ast lo mai… C’est le mai…
Au terme d’une vie bien remplie de journaliste, d’homme de lettres et de grand-père attentionné,
F. Rousselot est mort à Lunéville en 1958.
Philippe Husson
Septembre 2009